lieu : Château de Morges

maître de l’ouvrage : Etat de Vaud – DGIP+SSCM

dates : 2019

mandataire : Camille Vaschetto, Lausanne

photographe : Joël Tettamanti

 

Dans le cadre de l’entretien du Château de Morges pour le compte de l’Etat de Vaud, les Salles des Figurines ont été transformée en salle d’exposition temporaire.

Le Château de Morges a vécu plusieurs vies. De fait, il n’a été ouvert au public que très tardivement. Son utilisation est restée pragmatique, avec un entretien réalisé par les artisans de l’Arsenal en fonction des besoins.

Les salles du Lac ont été utilisées comme appartement de fonction, puis comme lieu d’exposition pour le Musée suisse de la Figurine historique. Ces salles présentaient de nombreuses strates d’intervention allant du XIXe siècle aux années 80. La dernière visible était des plus marquantes puisque l’entier du sol était caché par un podium continu recouvert de moquette, les murs et boiserie étaient peints dans une teinte gris taupe et une poutrelle métallique traversait les locaux pour distribuer les techniques.

Les études stratigraphiques ont permis de constater que les boiseries étaient difficilement récupérables à cause des nombreuses couches de peinture, et que les décors cachés sous les couches de plâtre ou de peinture étaient irrécupérables en raison de l’humidité emprisonnée par la peinture. Quant aux parquets du XVIIIe/XIXe dissimulés sous le podium, les sondages ont permis de vérifier qu’ils étaient en bon état. Les planchers bois du XVIe étaient également en bon état mais très fragiles. Sur ce constat, il a été décidé que cette transformation serait essentiellement axée sur la récupération et restauration des sols du XVIIIe/XIXe et que les murs, boiseries et plafond seraient neutralisés par une peinture mate d’une seule teinte. Le travail principal a été de compléter et restaurer ces parquets du XVIIIe/XIXe. Les parties visibles du XVIe ont été protégées et recouvertes d’un parquet en chêne. La distribution technique pour l’électricité et pour les installations de sécurité a été discrètement noyée en optant pour une distribution périphérique.

Le résultat est un lieu d’exposition neutre, sans volonté de restauration historique, mais en mettant en valeur la qualité du travail artisanal de l’époque. Pour ce faire, il a été fait appel à des artisans d’aujourd’hui ayant la capacité de reproduire les méthodes de travail traditionnelles avec les contraintes actuelles. Ce chantier a permis de redonner vie et lumière à cet espace trop longtemps tenu dans l’obscurité.